À propos des banques
Les banques sont à la fois très connues, présentes à tous les coins de rue, et profondément mystérieuses dans leurs activités, dans leur fonctionnement. Qu’est-ce qu’une banque ? Que fait vraiment une banque ? Selon le prisme qu’on utilise, une banque peut en réalité se définir de multiples façons.
Qu’est-ce qu’une banque ?
La réponse à cette question varie en fonction du point de vue que l’on adopte.
La vision légale
Une banque se définit par ce qu’elle fait, par les opérations qu’elle mène. Le Code monétaire et financier, distingue 3 grandes familles d’opérations de banque :
- les crédits ;
- les dépôts ;
- la gestion des moyens de paiement (virement, prélèvement, cartes, …).
Plusieurs agréments, tous délivrés par le régulateur (l’ACPR et/ou la BCE), permettent aux établissements financiers de proposer ces opérations.
L’agrément d’établissement de crédit (EC)
En France, cet agrément est lui-même subdivisé en quatre catégories, quatre agréments plus spécifiques encore :
- Banque : l’agrément de banque permet de tout faire (ex : BNP Paribas, Memo Bank).
- Banque mutualiste ou coopérative : cet agrément permet de tout faire, dans le cadre spécifique des banques mutualistes ou coopératives (ex : Crédit Mutuel).
- Établissement de crédit spécialisé : cet agrément permet de faire uniquement des opérations de banque spécifiques, précisées dans la décision d’agrément.
- Caisse de crédit municipal : cet agrément permet de tout faire, avec des limitations possibles sur le crédit. Ces caisses ont en revanche le monopole sur le prêt sur gage (ex : Crédit municipal de Paris, anciennement le « Mont-de-piété »).
L’agrément d’établissement de paiement (EP) ou d’établissement de monnaie électronique (EME)
Ces agréments permettent d’effectuer des services de gestion de moyen de paiement, tels que les virements, prélèvements ou paiements par carte (ex : Treezor). Ces EP ou EME peuvent mandater des agents pour délivrer leurs services de paiement (les agents de Treezor sont par exemple listés sur cette page).
Afin d’éviter la confusion, seules les entités ayant l’agrément de Banque et de Banque mutualiste ou coopérative peuvent se prévaloir d’être des « banques » auprès du public, et ainsi l’utiliser dans leur communication. C’est d’ailleurs pourquoi la plupart des « fintechs », n’ayant pas l’agrément requis, se présentent comme des « néo-banques » plutôt que des « banques » — deux termes qu’elles ne peuvent pourtant pas reprendre à leur compte.
Pour la suite de cet article, concentrons-nous sur les « banques ».
La vision économique
L’utilité économique d’une banque est fondamentalement d’optimiser l’allocation des fonds disponibles dans l’économie, en mettant en relation les personnes (morales ou privées) ayant des excédents de ressources (les déposants) avec les personnes ayant des besoins de ressources (les emprunteurs).
Cette activité s’opère via deux phénomènes fondamentaux :
- La transformation, qui désigne le fait de convertir les fonds obtenus auprès des déposants (des dépôts par exemple) en prêts octroyés aux emprunteurs. La difficulté tient ici au fait que les exigences des uns et des autres sont différentes. Par exemple, un déposant va typiquement vouloir être en mesure de retirer à tout moment l’argent déposé, tandis qu’un emprunteur va vouloir emprunter cet argent sur une durée fixe), la banque joue ici un rôle d’intermédiaire permettant de concilier ces exigences.
- La création monétaire, qui désigne le processus par lequel la masse monétaire d’une zone économique (comme la zone euro) est augmentée.
La vision « business » (ou politique)
On le lit souvent dans les journaux, on l’entend à la télévision, dans la bouche de journalistes ou d’hommes et de femmes politiques : les banques sont là pour financer les entreprises et les couvrir contre des risques susceptibles de les déstabiliser (ex : Airbus, dont les avions se vendent en dollars américains, a besoin de se couvrir contre le risque de dépréciation du dollar par rapport à l’euro). Leur rôle premier est alors de « financer l’économie » à travers les crédits octroyés. C’est exact, mais cela reste une vision partielle du rôle d’une banque.
La vision « métier »
Les banquiers se définissent eux-mêmes comme des spécialistes de la gestion des risques. Le métier d’une banque, en définitive, est de gérer des risques. Et les risques sont nombreux ! Chaque employé de banque, à sa manière, participe à la gestion de ces risques, parfois sans le savoir.
Les différents types de banques
Bien qu’elles aient en commun d’avoir le même agrément, les banques présentes en France n’exercent pas forcément le même métier en pratique.
On trouve notamment parmi elles :
- des banques de détail (ou banques commerciales), dont les activités sont « simples » — principalement tournées vers le crédit ou les produits de placement — et à destination de particuliers, professionnels ou PME (ex : Memo Bank) ;
- des banques de financement et d’investissement (ou banques d’affaires), dont les activités sont plus sophistiquées et à destination des grandes entreprises.
Les groupes bancaires possédant à la fois des activités de détail, de financement et d’investissement sont couramment dénommées « banques universelles ». C’est le cas de la plupart des grands groupes bancaires français : BNP, Société Générale, Groupe Crédit Agricole, et BPCE (Banque Populaire Caisse d’Épargne).
Les banques de détail
Les banques de détail ont pour principal but de servir les besoins :
- d’emprunteurs, à la recherche de crédits ou garanties ;
- de déposants, à la recherche de placements pour leurs économies.
Les banques de financement et d’investissement
Les banques de financement et d’investissement (BFI) ont pour principal but de servir les besoins plus complexes :
- d’émetteurs, à la recherche de dette, de capital ou de couverture de leurs risques ;
- d’investisseurs, à la recherche d’investissements profitables.